mardi 4 septembre 2012

Un été en float tube

Cet été j'avais hâte de remettre à flot mon float tube dans ce beau fleuve qu'est l'Aude.
J'avais de nombreux spots (jusqu'ici inaccessibles) à découvrir.

La météo s'annonce plutôt clémente et les cours d'eau pas trop bas. Tout cela est de bonne augure et j'espère pouvoir établir un nouveau record de Silure.

Mais ma première pêche du bord se solde par des lignes coupées, de jolis départs, de beaux combats trop vite stoppés par la casse. J'enrage après moi, car dans l’excitation de retrouver mes coins de pêches j'en oubli les principes élémentaires physique...



Bref, le lendemain je me ressaisis et m'organise comme il se doit. J'équipe les donnes cannes avec le bon matériel.

Et le résultat ne se fait pas attendre : un beau départ et le combat s'engage...

Comme mon équipement est puissant, je maîtrise rapidement le poisson qui est au bout de ma ligne.

Il s'agit d'un joli petit silure de 65 cm.
Il retournera à l'eau en pleine forme.





Mes sorties en float tube se succèdent mais sans succès, les silures ne sont pas mordeurs ou trop méfiants ou sur d'autres spots.
Pourtant les eaux sont chaudes : 24-26°C en surface (je suis d'ailleurs contraint d'acheter une paire de waders respirantes). Alors je prospecte et essai différents leurres.
Du bord, je continu à attraper de jolis petits silures et des anguilles. Et parfois un beau chevaine se fait prendre à mon lancer.


Mais toujours rien en float tube ! Comme je suis d'un naturel patient et obstiné je continue sans relâche à prospecter.
Quand une fin de matinée au détour d'un arbre immergé, ma cuillère est happé au premier passage.
En désespoir de cause, j'avais "chaussé" une petite cuillère tournante argentée pour voir si d'autres carnassiers (sandres, perches) étaient actifs.
Mais la touche qui s'en suivit me fit vite comprendre qu'il s'agissait d'un beau silure. L'attaque fut si foudroyante, que je n'ai pas eu le temps de dé-serrer le frein de mon moulinet et quelques secondes plus tard le poisson ouvrait mon triple et s'échappait ventre à terre.

Dépité je finis ma partie de pêche. Le lendemain, je suis retourné au même endroit (même si j'avais peu d'espoir de revoir ce poisson).
Et là, au même endroit, avec une plus grosse cuillère et au premier lancé, une touche emporte ma tresse.
En réalité, le poisson fonçait sur moi et c'est seulement lorsqu'il m'a dépassé que le combat s'est engagé violemment. 
Je me suis fait traîné sur 25 mètres en aval, je n'arrivais pas à retenir ce poisson qui s'affolait dès que je donnais un coup de palme.
Le frein de mon moulinet chante et le poisson est toujours collé au fond. Il finit par regagner une zone remplie de branches immergées (et que je n'avais pas repéré).
A ce moment, il opère un virage pour repartir au centre du cours d'eau dans le courant et là la tension sur ma canne me tétanise les avants bras.
Le tension est telle que je ne sens plus les rush du poisson. Je réalise alors que ma tresse glisse sur plusieurs branches immergées, si bien que je sens plus le poisson.
Il va falloir rendre les armes, j'essaie tout de même de libérer ma tresse mais en vain, et finalement je casse ma tresse pour me libérer.
Le silure emportera ma cuillère et ma partie de pêche (bien que tout juste commencé), me laissera un gout particulière; Car il s'agissait certainement du plus gros poisson que je n'avais jamais eu au bout de ma ligne. 

Mes leurres ne donnent plus rien et je décide de pêcher au poisson mort manié. Les débuts sont prometteurs car j'arrive à attraper un joli silure de 5kg dans les branches d'un arbre immergé.
L'avantage avec le float tube, c'est que l'on peut s'approcher au plus près de ce genre d'obstacle, voir passer au dessus.
Quinzaine minutes plus tard, sur la même zone une belle tape emporte ma brème entièrement, le silure ma bien eu.

Je continu à attraper de petits silure entre les branches, mais rien qui pourrait inquiéter mon record...


Et puis, par une belle journée d'été en milieu de matinée; Alors que je réalisais une dérive au dessus d'un cassant par environ 3m50 de profondeur, la brème avec laquelle je pêchais a été emporté latéralement et très rapidement (ma de manière très fluide).
J'ai appuyé mon ferrage et un combat inoubliable a commencé.

Tout d'abord, lorsque je me suis rendu compte de la puissance du poisson (qui ma tracté sur plusieurs mètres), j'ai vite commencé à palmer pour m'éloigner de la berge et me positionner au centre du fleuve.
A ce moment, le poisson m'a fait tourné sur moi même et à tenté de prendre un maximum de fil pour regagner une zone encombrée.
J'ai réussi à contenir ses rushs, grâce à mes bras, mais aussi mes jambes; Et il est revenu dans la zone de combat.
Le combat à duré 10 minutes avant que je puisse faire décoller le silure du fond. Lorsque les grosses bulles d'air sont remontées à la surface, je retins mon souffle avant de découvrir le corps de ce poisson.
Et lorsque le silure fit surface, j'ai été pris à la fois d'admiration et de crainte. Il était énorme !

C'est sûr mon record est battu. Mais surtout, c'est la première fois que je vois un silure aussi gros à côté de moi, car en float tube on nage avec et on est tellement prêt de l'eau.

Ce poisson est plus long que moi et a un corps impressionnant. Mais restera en surface que quelques secondes, car il n'a pas décidé de se rendre aussi facilement.
Alors il replonge dans les profondeurs du fleuve et un second combat commence. Cette fois-ci, il me faudra 5 minutes pour l'épuiser et pouvoir l'attraper par la gueule à la main pour le hisser sur le float tube (enfin sur moi et le float tube).

Ne pouvant accoster en raison des berges abruptes, j'ai du mesurer approximativement la bête. Le verdict tombe, mon record passe de 1m50 à 1m80/90.

Après quelques photos, puis oxygénation, ce magnifique silure dont la robe était parfaite (sans cicatrices), repartira dans les eaux teintées de l'Aude.

La fin de mon séjour se poursuivra par de prises du bord (silures en dessous du mètre et anguilles), mais je ne battrais pas ce nouveau record.

Maintenant, il faut rentrer à la maison avant de repartir pour de nouvelles aventures à Avignon en compagnie de Jean Claude Tanzilli, pour tenter le 2 mètres !